Chacun d’entre nous désire, à son niveau, faire un geste pour l’environnement. Pourquoi ne pas commencer par le compostage individuel ? Réduire le volume d’ordures ménagères à traiter par la collectivité, enrichir son jardin sans frais … les avantages sont nombreux.
Quand de la matière organique tombe sur le sol, c’est une véritable armée de micro-organismes qui se met au travail. En quelques années, quelques mois ou quelques jours, cette matière est revalorisée. Tous ces composants sont remis à la disposition des végétaux.
Le compostage est un procédé de transformation biologique des matières organiques, en présence d’eau et d’oxygène. Une fermentation s’opère : des micro-organismes transforment les déchets pour former, après maturation, du compost : produit stabilisé, hygiénique et riche en humus, fort utile au jardin.
Ce mélange de déchets organiques de la maison et du jardin a un effet structurant sur le sol et améliore sa qualité et sa fertilité. En se décomposant en carbone indispensable à la vie microbienne, il apporte à la terre tous les éléments dont elle a besoin.
Le compostage est un procédé ancien, que l’on retrouve aujourd’hui car il répond à plusieurs préoccupations :
– C’est un geste écologique : il permet de réduire le volume des ordures ménagères enlevées collectivement. Moins de transport, moins d’espace occupé par les décharges ou moins d’incinération : c’est toujours ça de mieux pour notre pauvre planète…
– L’amendement produit est de qualité : votre jardin vous le rendra ! Il favorise la vie du sol, améliore sa fertilité et sa teneur en humus.
– C’est économique : Vous limiterez quelques peu vos achats d’engrais et d’amendements organiques.
Produire soi-même un amendement naturel et l’utiliser directement dans son jardin n’est pas réservé aux seuls jardiniers avertis et procure une vraie satisfaction personnelle. C’est mieux prendre conscience du cycle de vie de la matière organique et de la transformation utile des déchets.
Tous les déchets organiques à différents degrés sont compostables :
– les déchets de cuisine : épluchures, coquilles d’œufs, marc de café, filtres en papier, pain, laitages, croûtes de fromages, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés, etc. ;
– les déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes, etc. ;
– les déchets de maison : mouchoirs en papier et essuie-tout, cendres de bois, sciures et copeaux, papier journal, cartons salis (mais non souillés par des produits polluants), plantes d’intérieur, etc.
Toutefois, quelques déchets se dégradent plus difficilement et demandent quelques précautions :
– les déchets très ligneux ou durs : tailles, branches, os, noyaux, coquilles, trognons de chou, etc.) qu’il vaut mieux broyer avant ;
– les graines de certaines plantes (tomates, potirons et quelques mauvaises herbes) qui se maintiennent en vie lors du compostage et qui peuvent regermer.
La viande peut tout à fait être compostée pour autant qu’on la mette hors d’atteinte des animaux et qu’elle soit placée en petits morceaux au centre du tas. Les coquillages et les coquilles d’œufs ne se décomposent pas. Mais leur usure apporte des éléments minéraux tandis que leur structure facilite l’aération.
La transformation des matières organiques se fait naturellement. Mais pour produire un bon compost, il est nécessaire de respecter certaines règles simples :
Le compostage repose sur le principe de la fermentation. Cette activité provoque une montée en température à 30, 40 ou même 60°C au cœur du tas. Si l’air ne circule pas, les micro-organismes ne peuvent pas vivre et travailler. Le compostage est plus efficace lorsque les morceaux de matière organique sont de petite taille. Vous devez donc brasser et mélanger les déchets organiques pour faciliter l’aération et éviter le pourrissement. C’est encore plus vrai au début du compostage (les 2 premiers mois retournez et mélangez le compost toutes les deux semaines ou à chaque ajout de matière). Le brassage favorise également la régularité de la transformation dans toutes les zones du tas et permet d’obtenir un compost de qualité homogène.
L’humidité est un point très important à surveiller régulièrement. Trop d’humidité empêche l’aération, ce qui a pour conséquence de freiner le processus de fermentation et de dégager des odeurs désagréables, tandis que pas assez d’humidité bloque la fermentation. Le contenu du composteur doit donc être humide comme une éponge tordue.
Au bout d’environ six mois de décomposition, votre compost sera fin prêt pour vos plantations. Ne prélevez pas tout, laissez du compost bien mûr avec des vers, cela réensemencera le milieu en bonnes bactéries. Si vous utilisez du compost pas encore complétement décomposé, mélangez-le avec de la terre, sinon certaines plantes n’y résisteront pas.
Notez aussi que le compostage n’est pas réservé aux seuls propriétaires d’un jardin, même sur un balcon, vous pourrez faire du compost avec un composteur adapté. Jour après jour, vous adopterez le réflexe compostage. Le compost est l’or du jardin. En ajoutant du compost à votre sol, vous remarquerez rapidement le développement de la micro-faune de votre sol qui contribuera aussi à la décomposition finale et l’aération de la terre et surtout vos plantes vous remercieront de leurs floraisons abondantes.